# 54 (2000)

Version numérisée

Marcel Moussette (9e fauteuil)
« Un héros sans visage: Champlain et l’archéologie »

Malgré de nombreux écrits et une documentation abondante sur le personnage, Samuel de Champlain demeure une figure énigmatique de notre histoire. Ainsi, aucun portrait authentique du fondateur de Québec ne nous est parvenu et l’emplacement de son tombeau a fait l’objet d’une longue saga archéologique. Si le tombeau demeure un mystère, l’archéologie a effectivement relevé des traces du passage de Champlain en Acadie, à l’île des Sainte-Croix et à Port-Royal et en Nouvelle France, autour de l’Habitation de Québec et de la ferme du Cap-Tourmente. Ses fouilles dont le potentiel documentaire est immense nous révèlent non seulement des informations sur Champlain

Roger Le Moine (4e fauteuil), « Considérations sur la noblesse canadienne ». L’article traite de l’aspect juridique de la noblesse coloniale canadienne en Nouvelle-France. À partir du XVIe siècle, la noblesse en France n’est plus liée à la possession de terres. En Nouvelle-France, les anoblis sont seigneurs, mais sans qu’il y ait en lien entre les états. Les motifs qui poussent le roi à anoblir relèvent du mérite, du développement des terres, de l’économie, de l’expansion territoriale et du service militaire. L’article aborde aussi les questions de la transmission des titres, de la dérogeance et des privilèges, ainsi que de la condition économique des la classe noble, son attitude après 1760 et son destin en Amérique.

Gilles Gallichan (3e fauteuil)
« Mgr Plessis et le journal de son voyage en Europe »

En 1819 et 1820, l’évêque de Québec, Mgr Joseph-Octave Plessis, entreprend un voyage en Europe pour régler en Angleterre, en France et à Rome diverses affaires de son diocèse. Mission à la fois diplomatique, politique et religieuse, ce voyage s’avère une étape importante pour le statut de l’Église catholique romaine dans l’Amérique britannique de l’époque. Au cours des dernières années de sa vie, Mgr Plessis a rédigé ses souvenirs de voyage qui furent publiés en 1903. À travers ce journal, l’évêque síy révèle par ses valeurs, ses points de vue et ses goûts. Mais surtout, ce document apparaît comme une riche source d’histoire et d’ethnologie.

Claude Galarneau (5e fauteuil)
« Clergé, bourgeoisie et lecture publique. La bibliothèque paroissiale de Notre-Dame de Québec (1842-1847) ».

Alexandre Vattemare et Mgr de Forbin-Janson arrivent au Québec en 1840. Leur présence active remue les populations. Mais l’échec du projet culturel du premier et le succès foudroyant de la prédication du second donnent au clergé l’occasion de fonder des bibliothèques paroissiales sur le modèle français.

Mireille Barrière (2e fauteuil)
« Le goupillon, le maillet et la censure du théâtre lyrique à Montréal (1840-1914) ».

Au XIXe siècle et au début du siècle suivant, le clergé québécois combat le théâtre dans son ensemble. Pour ce qui concerne le théâtre lyrique, que ce soit le genre sérieux comme l’opéra ou le répertoire plus populaire comme l’opérette, il subit lui aussi les foudres des évêques de Montréal. D’une condamnation générale à l’époque de Mgr Ignace Bourget, la répression épiscopale évoluera vers la mise au ban d’oeuvres bien précises sous Mgr Paul Bruchési. Impuissante à détourner les fidèles des théâtres, en dépit de fréquentes et énergiques dénonciations, l’Église agira plus efficacement sur les décideurs et les pouvoirs publics, ce qui lui permettra d’enregistrer quelques victoires intéressantes. Cependant, l’unanimité autour de l’Église catholique a du plomb dans l’aile, puisque les fidèles, et même une certaine portion du clergé, bravent ses interdits.

Pierre Trépanier (1er fauteuil)
« Un projet d’enquête sur la jeunesse universitaire (1913) »

Bien des observateurs jugent déplorable la situation de la jeunesse universitaire canadienne-française à la veille de la Première Guerre mondiale. Ils l’imputent prioritairement aux lacunes de l’institution universitaire et du collège classique. Lionel Groulx a lancé une enquête, qui a malheureusement tourné court, sur cette question qui le préoccupait. Ainsi se trouvait prolongé son apostolat auprès des collégiens: après le collège, l’université. Ses informateurs brossent un portrait impressionniste de la jeunesse étudiante des universités de Québec et de Montréal. Leur jugement, généralement sévère, attend d’être validé par la recherche.

Jean Simard (7e fauteuil)
« Canadiens français quoique protestants »

Dans la mouvance de l’intérêt nouveau suscité par l’histoire longtemps refoulée des protestants francophones du Québec, on veut montrer de quelle manière deux communautés fondées dans la première moitié du XXe siècle, ont eu à négocier différemment leur place au soleil de l’identité. Dans les deux cas, un groupe de catholiques passe au protestantisme parce qu’il s’oppose au lieu choisi par le curé et l’évêque pour construire la nouvelle église. À Saint-Damase-de-L’Islet, sur la Côte-du-Sud, la naissance de la communauté se fait sans heurt majeur apparent, tandis qu’à Girardville, au Lac-Saint-Jean, la rupture conduit à un affrontement  » musclé « .