Historique depuis 1935

Les origines lointaines de la Société des Dix remontent à 1884 alors qu’un groupe de fonctionnaires canadiens-français fondaient à Ottawa le Cercle des Dix dans le but d’échanger entre eux autour de questions d’histoire et de culture lors de réunions hebdomadaires agrémentées d’un bon repas. Le groupe maintient ses activités durant une vingtaine d’années et compte parmi ses membres Alfred Garneau, Joseph Marmette, le sénateur Pascal Poirier et Benjamin Sulte.

S’inspirant de l’exemple d’Ottawa, Sir Adolphe Chapleau, alors lieutenant-gouverneur du Québec, James McPherson Le Moine et un groupe de parlementaires et de magistrats fondent à leur tour le Cercle des Dix de Québec en 1893. Le groupe cesse ses activités après la retraite de Chapleau en 1898.

Nourri de ces expériences passées, Gérard Malchelosse, qui se considère comme le fils spirituel de Benjamin Sulte, fonde la Société des Dix en 1935. Il en sera l’infatigable secrétaire jusqu’en 1969. Les Dix incluent les noms de Victor Morin, Ægidius Fauteux, É.-Z. Massicotte, Francis J. Audet, Mgr Olivier Maurault, Pierre-Georges Roy, Mgr Albert Tessier, Aristide Beaugrand-Champagne et Montarville Boucher de la Bruyère. Le groupe reprend la tradition des réunions mensuelles et des repas bien arrosés et chaque membre s’engage à publier un article par année dans les Cahiers des Dix.

À ses débuts, la Société est formée d’archivistes, de bibliographes, d’érudits et d’historiens amateurs. Cette première génération des Dix a contribué à sa façon et avec beaucoup de générosité à l’avancement des connaissances sur certaines questions d’histoire, compte tenu des moyens dont elle disposait à l’époque, et sans subventions gouvernementales. Avec l’admission en 1950 de l’anthropologue Jacques Rousseau au sein des Dix, la Société amorce une transformation progressive qui sera plus évidente à partir des années 1960. Les nouvelles générations des Dix seront plus interdisciplinaires et compteront dans leurs rangs des historiens professionnels et universitaires. Depuis 1998, sept femmes ont également été élues parmi les Dix. À bien des égards, l’évolution de la Société des Dix reflète celle de la pratique historienne au Québec depuis 1935. Mais au delà de ces transformations subsistent une solidarité entre les générations et une reconnaissance pour le travail pionnier de nos aînés.