Prix des Dix décerné à l’historien Pierre Lahoud

Lors de la soirée du lancement du Cahier n° 73 de la Société des Dix, qui s’est tenue le 12 février 2020 à la Librairie Laliberté de Québec, les travaux de l’historien et photographe Pierre Lahoud ont été reconnus par la remise du prix de la Société des Dix.

Présentation  de Gilles Gallichan (membre émérite de la Société des Dix)
Le Prix des Dix a été institué pour reconnaître une contribution remarquable dans le domaine de l’histoire du Québec soit en recherche, soit en diffusion. On peut affirmer que Pierre Lahoud, lauréat du Prix 2020, répond amplement à ces deux critères ; sa contribution est majeure tant pour ses travaux qui ont fait avancer la connaissance de l’histoire et du patrimoine québécois que pour ses publications qui l’ont fait connaître à un large public.

Pierre Lahoud, historien et photographe scientifique, Prix des Dix 2020. (Photo : Richard Saint-George)

C’est au ministère des Affaires culturelles, devenu ministère de la Culture et des Communications, que Pierre Lahoud a consacré une carrière de 35 ans, plus précisément, à la direction du Patrimoine. Il y a procédé à des inventaires territoriaux pour appréhender l’immense étendue du travail qu’il y avait à faire dans ce domaine. La grande région de la capitale nationale a été son principal champ de recherche. Il a travaillé sur presque tous les projets et les grands dossiers du patrimoine de Québec, de la rive sud, de la Côte-de-Beaupré et de l’Île d’Orléans où il habite. Mais il a aussi été associé à des dossiers patrimoniaux dans la région de Montréal, au Saguenay et en Gaspésie.

Il a laissé sa trace dans la sauvegarde et la mise en valeur de plusieurs de nos grands monuments d’exception. Citons, à titre d’exemples, le Monastère des Augustines à Québec, les Nouvelles-Casernes, vestiges des dernières années du Régime français à Québec, le Manoir Amable-Dionne et le site de la seigneurie des Aulnaies à Saint-Roch-des-Aulnaies, la reconstruction du manoir Philippe-Aubertde-Gaspé, devenu le Musée de la Mémoire vivante à Saint-Jean-Port-Joli, le vieux couvent de Château-Richer et le monastère d’Oka. À l’Île d’Orléans, qu’il affectionne particulièrement, il a beaucoup oeuvré à la préservation de son caractère historique, notamment au Manoir Mauvide-Genest, à la Maison Drouin et à l’Espace Félix-Leclerc. Depuis la fusion des fabriques paroissiales de l’île, il préside un comité qui travaille à l’inventaire des biens et à la préservation du patrimoine religieux des anciennes paroisses de l’Île d’Orléans.

Il a été professeur invité dans plusieurs universités au Québec et en France. Par son action compétente et discrète, il a contribué à la conservation de nombreux monuments et sites du Québec en leur donnant la base essentielle d’une expertise documentaire qui les protège de la bêtise et de l’oubli qui sont deux ennemis mortels de notre patrimoine.

Le chercheur, doublé d’un observateur, s’est fait photographe et c’est du haut des airs qu’il a colligé, au fil des saisons, un immense répertoire des paysages naturels et bâtis du Québec. Cette vision du territoire a donné une dimension nouvelle à l’étude du patrimoine et un regard neuf pour le comprendre. Paradoxalement, c’est à vol d’oiseau que Pierre Lahoud nous a fait découvrir les racines profondes de ce pays et du peuple qui l’a façonné, suscitant une fierté légitime devant tant de beauté.

Au fil des ans, il a publié, seul ou en collaboration, plus de trente livres, dont plusieurs témoignent de ses qualités de vulgarisateur. Le géographe Henri Dorion a été pour lui un collaborateur et un ami qui l’a accompagné dans cette aventure qui fait rayonner le Québec dans le monde. En 2019, Pierre Lahoud a déposé sa collection de près d’un million de photos, de clichés et de diapositives à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) pour y conserver la mémoire de milliers de sites et de paysages, car, on le sait, les paysages changent
et peuvent aussi être menacés. Il s’agit d’un legs majeur pour le Québec tout entier.

Il a participé à la création de l’Association des beaux villages du Québec (1997) et des Villes et villages d’art et de patrimoine (1998) qui créent une saine émulation, contribuant à l’embellissement, à la revitalisation et à la mise en valeur de lieux qui ont su conserver
l’essentiel de leur âme.

Pierre Lahoud est donc un formidable animateur culturel qui a sensibilisé les Québécois à la valeur de leur patrimoine et qui stimule à présent de nouvelles énergies à poursuivre une oeuvre remarquable. La Société des Dix a tenu à lui remettre son prix pour l’année 2020 en
signe de reconnaissance pour le travail accompli et d’encouragement pour l’avenir.

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s