Archives de catégorie : histoire

Voix des esclaves autochtones et des esclavagistes

Dominique Deslandres a mis au jour un cas troublant : le procès intenté à un esclave autochtone nommé Constant, accusé d’intrusion dans la maison entièrement féminine de madame de Saint Pierre, une propriétaire d’esclaves habitant rue Notre-Dame, à Montréal en 1757.

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Dominique Deslandres poursuit ses recherches sur la culture judiciaire sous le régime français en explorant les riches archives de la juridiction royale de Montréal. L’enquête en cours révèle que la présence au tribunal du roi d’autochtones, libres ou asservis, est beaucoup plus consistante qu’on ne l’a dit jusqu’à présent. C’est ainsi qu’elle a mis au jour un cas troublant : le procès intenté à un esclave autochtone nommé Constant, accusé d’intrusion dans la maison entièrement féminine de madame de Saint Pierre, une propriétaire d’esclaves habitant rue Notre-Dame, à Montréal en 1757. Le présent article adopte la perspective de l’histoire intersectionnelle en examinant les dynamiques de pouvoir à l’oeuvre dans ce procès, mais aussi dans la maison où se produit le crime. D’une part, il montre comment s’articulent les logiques de domination liées à la race, au sexe et au statut social. D’autre part, grâce aux verbatim des interrogatoires et des témoignages, il donne à entendre les voix des protagonistes et tente de prendre la mesure de leur horizon d’action pensé et vécu (agentivité), à l’intérieur de l’institution servile qui caractérise la société coloniale.

J’ai la mémoire qui tourne — Rituels, modernisation et fierté

« J’ai la mémoire qui tourne » est une série télévisée de 12 émissions, réparties en 3 saisons de 4 émissions chacune2. Il s’agit de documentaires de 46 minutes, réalisés à partir de « films de famille », c’est-à-dire tournés au sein de familles québécoises entre les années 1920 et 1980, recueillis et mis en forme par les Productions de la Ruelle, diffusés sur la chaine Historia de 2009 à 2011, et disponibles depuis lors sur Internet ainsi qu’en DVD.

Dans le communiqué de presse annonçant qu’elle venait de recevoir le prix Pierre-Burton du Gouverneur général en 2012, la série a été qualifiée d’emblématique. En 2009 elle a remporté le Grand Prix Boomerang (d’Infopresse), catégorie Site Média, ainsi que cinq nominations aux Prix Gémeaux en 2009. Elle a été, depuis le début, utilisée dans l’enseignement, tant au primaire, au secondaire qu’à l’université, et l’est encore. La première saison aurait retenu l’attention de 180 000 à 200 000 téléspectateurs « lors de sa première diffusion » à la chaine Historia3.

Cette visibilité et ce rayonnement ont piqué ma curiosité. Cette « mémoire qui tourne » est une mémoire visuelle. Une mémoire en images. Quelles sont ses lignes de force ? Comment se construit une mémoire collective à partir de films de famille ? Quelles images retient-on et comment les structure-t-on ? Quels commentaires accole-t-on à ces images ?

L’année terrible de P.-J.-O. Chauveau

Gilles Gallichan nous explique le coup d’État manqué contre P.-J.-O. Chauveau en décembre 1869.

En décembre 1869, un épisode peu connu s’est déroulé dans les coulisses de l’Assemblée législative à Québec. Il illustre la grande peur que certains Anglo-Protestants de cette époque entretenaient face à la majorité francophone. Le fragile gouvernement Chauveau a alors subi l’assaut d’un petit groupe de conservateurs anglo-montréalais qui souhaitaient prendre le contrôle de l’État québécois naissant et ramener la capitale de Québec à Montréal. George-Étienne Cartier et Pierre-Joseph-Olivier Chauveau sont parvenus à étouffer cette fronde et à rassurer l’opinion quant à l’avenir de la cité de Champlain comme capitale de la province de Québec.

Deux visites de la Société des Dix à Bois-de-Coulonge à 78 ans de distance !

En 1935, les fondateurs de la Société des Dix ont rendu visite au lieutenant-gouverneur du Québec, Ésioff-Léon Patenaude, à sa résidence officielle de Spencer Wood (Bois-de-Coulonge), le 27 octobre 1935. Patenaude venait  de signer la veille les lettres patentes instituant la Société des Dix, laquelle avait été fondée un mois plus tôt, soit le 28 septembre 1935.

Photo 1
Les membres de la Société des Dix devant la résidence du
lieutenant-gouverneur à Bois-de-Coulonge, le 27 octobre 1935

De g. à dr.: Victor Morin, Gérard Malchelosse, Francis-J. Audet, É.-Z. Massicotte, Pierre-Georges Roy, Ésioff-Léon Patenaude, lieutenant-gouverneur du Québec, Aristide Beaugrand-Champagne, AEgidius Fauteux, Mgr Olivier Maurault, Montarville Boucher de la Bruère. Absent: l’abbé Albert Tessier.

Photo 2
Des membres des Dix en compagnie du lieutenant-gouverneur É.-L. Patenaude,
à l’intérieur de la grande serre attenante à la résidence de
Bois-de-Coulonge, 27 octobre 1935.
De g. à dr.: Victor Morin, Montarville Boucher de la Bruère, Aristide Beaugrand-Champagne, Ésioff-Léon Patenaude, lieutenant-gouverneur du Québec, Aegidius Fauteux

Photo 3
Des membres des Dix à l’intérieur de la grande serre
attenante à la résidence de Bois-de-Coulonge, 27 octobre 1935.
De g. à dr.: Mgr Olivier Maurault, É.-Z. Massicotte, Pierre-Georges Roy, Francis-J. Audet, Gérard Malchelosse, secrétaire des Dix

Photo 4
Les Dix devant la plaque commémorant la visite des premiers Dix à Bois-de-Coulonge en 1935. Québec, 21 octobre 2013.
De g à dr.: Gilles Gallichan, Bernard Andrès, Simon Langlois, Claude Galarneau, Jocelyne Mathieu, Denys Delage, Yvan Lamonde, Louis-Georges Harvey, Fernand Harvey,  secrétaire, Christian Laliberté (éditeur des Cahiers des Dix). Absents: Marie-Thérèse Lefebvre et Laurier Lacroix.

Photo 5
Maquette de la résidence du lieutenant-gouverneur du Québec
à Bois-de-Coulonge avant l’incendie de la résidence en 1966

Photo 6
Maquette des serres de Bois-de-Coulonge avant l’incendie  de la résidence en 1966